Lecture : le cycle des princes d'Ambre
mercredi 21 janvier 2015 à 22:15
Parce que j'avais déjà dit (en 2011 !) que je perds la mémoire de mes lectures (à part Fondation et Les trois mousquetaires, rien ne me vient à l'esprit sur mes lectures récentes), parce que c'est toujours vrai en 2015, et parce que j'ai encore envie de partager ce que je lis, je recommence une liste de lecture.
Au menu en ce début d'année, le Cycle des princes d'Ambre de Roger Zelazny (pendant que Amy Winehouse passe sur Radio Paradise avec Back to Black - histoire d'avoir l'ambiance).
J'avais déjà eu l'occasion de lire ce cycle et le suivant il y a plus de 10 ans, et il avait laissé un souvenir confus mais agréable. Je ne sais plus comment j'en suis venu à parler de ces livres à noël (ni à qui d'ailleurs), mais mon souvenir en était vraiment confus. Je me suis donc attaqué aux cinq premiers livres début janvier et je viens de les finir.
La caractéristique principale de cette œuvre est que les personnages principaux peuvent se déplacer dans un multivers vraiment très riche où, dans une ambiance marquée d'héroic fantasy, ils luttent et conspirent pour la succession au trône d'Ambre.
L'intérêt n'est donc pas nécessairement dans le prétexte narratif de la lutte de pouvoir (quoi que l'intrigue,dans laquelle on plonge dès les premières lignes, soit intense compte-tenu des neufs prétendants se tirant violemment dans les pattes) mais dans les descriptions fantasmagoriques des différentes Ombres constituant ce multivers, et en particulier dans la façon qu'utilise les héros pour transiter d'une ombre à l'autre. Il leur suffit en effet de se déplacer - à pied, à cheval, en voiture, en volant, bref, de se déplacer - et d'imaginer au fur et à mesure les transformations de faune, de flore et de paysage pour passer d'un univers à l'autre. Ceci donne des descriptions psychédéliques, surtout quand on ajoute que tout ne se passe pas forcément bien. J'avoue que je prends un certain plaisir à m'imaginer l'auteur bien chargé sous acide et décrire ce qu'il voyait ainsi (le cycle a été écrit dans les années 70, je ne dois pas me tromper beaucoup...).
La route tourna brusquement, le désert fit place à des champs d'herbe bleue, longue et effilée. Au bout d'un moment, le terrain devint plus accidenté. Au pied de la troisième colline, il n'y avait plus de pavé. Nous avons débouché sur un étroit chemin de terre qui serpentait entre des collines de plus en plus hautes sur lesquelles apparaissaient maintenant des arbustes et des touffes de chardons aigus comme des baïonnettes. ... Les arbres s'allongèrent aussitôt, festonnés de plantes grimpantes, auréolés d'une sorte de voile de mousse bleue. ... Le roc devint rocher. Entre les rochers il y avait de la terre noire. Au bout d'un moment la terre fit place à des tâches vertes. Une touffe d'herbe ici et là. C'était un vert très vif, un vert inconnu sur la Terre qui m'était familière
Et ça, c'est quand ça se passe bien ;-)
Ceci étant dit, les paysages ne font pas une histoire, et pour le coup, il est vrai que j'ai eu tendance à me lasser des rebondissements trop fréquents. D'un autre côté, l'action est permanente et l'on prend un plaisir certain à suivre Corwin, le personnage principal, amnésique au début de l'histoire (oui, ficelle facile), retrouver rapidement ses souvenirs et nous faire ainsi découvrir sa si charmante famille royale (voir divine selon certains lecteurs).
Au final, une lecture agréable sans excés, à réserver à mon sens aux lecteurs ayant déjà un a priori positif sur ce style, et une solide imagination pour se représenter l'ensemble des Ombres d'Ambre.
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